Plongez dans un monde virtuel reflétant notre société !
Fermez les yeux un instant. Imaginez une ville colorée, pleine d’avatars aux cheveux fluo, de costumes improbables, de canapés pixelisés et de boîtes de nuit qui ne dorment jamais. Bienvenue sur Habbocity, le rétro qui attire encore, des années après, une communauté fidèle et surprenante.
Mais si l’on regarde de plus près, derrière les pixels et les bulles de discussion, ce monde virtuel ressemble étrangement… au nôtre. Hiérarchies sociales, lieux de vie, règles, codes, fêtes, injustices : tout est là. Et si Habbocity n’était pas seulement un jeu, mais une société miniature ?
✦ Une ville en pixels, mais une ville quand même ✦
Dès qu’on débarque dans Habbocity, on a l’impression de traverser une métropole. Il y a des espaces publics : les réceptions, les cafés, les discothèques virtuelles où les nouveaux se pressent pour trouver leur place. Puis, comme dans une vraie ville, on découvre les quartiers privés : des apparts construits par les joueurs, parfois modestes, parfois luxueux, parfois délirants.
Certains lieux deviennent des points de rendez-vous incontournables : on y retourne chaque soir comme si l’on passait sur une grande place centrale. Le décor change, mais le rôle est le même : c’est là qu’on se rencontre, qu’on échange, qu’on se montre.
✦ L’argent, le pouvoir et les inégalités ✦
Qui dit société dit… hiérarchie sociale. Sur Habbocity, elle se mesure en diamants, en badges et en objets rares. Un joueur qui possède un appart ou un profil richement décoré, une collection d’objets introuvables ou une tenue rare, affiche son statut. Les autres regardent, admirent… ou jalousent.
Comme dans la vraie vie, il y a les nouveaux qui galèrent à se faire une place, et les anciens riches qui possèdent déjà tout. On y trouve aussi de véritables métiers virtuels : animateurs de jeux, croupiers de casinos, architectes. Certains gagnent du prestige, d’autres se font arnaquer. L’économie virtuelle devient alors un reflet de nos logiques bien réelles : compétition, réussite, inégalités.
✦ Règles, déviances et pouvoir ✦
Pas de société sans règles. Sur Habbocity, ce rôle est tenu par les modérateurs, sortes de policiers du virtuel. Leur mission : maintenir l’ordre, surveiller les excès, bannir les fauteurs de troubles.
Mais comme partout, il y a ceux qui contournent le système. On trouve des arnaqueurs, des gangs virtuels, des joueurs perturbateurs. Certains défient ouvertement l’autorité, d’autres jouent avec les limites. Cela donne à Habbocity une véritable dimension politique : entre la liberté des joueurs et le contrôle des admins, il y a toujours une tension.
✦ Quand le virtuel devient réel ✦
Ce qui fascine dans Habbocity, ce sont surtout les relations humaines. Derrière chaque avatar, il y a une personne bien réelle. Des amitiés fortes se créent, parfois même des histoires d’amour. Des joueurs se rencontrent dans la vraie vie, continuent à se voir, et gardent comme souvenir commun ce monde en pixels qui les a rapprochés.
C’est aussi un laboratoire identitaire : certains osent être quelqu’un d’autre, changer de style, d’attitude, voire de genre. L’avatar devient un masque, mais aussi une possibilité de se réinventer.
✦ Un miroir de notre société ✦
Au fond, étudier Habbocity, c’est comme observer une ville miniature où tout va plus vite, tout est exagéré.
Avec ses pixels colorés, ce jeu n’est pas seulement une distraction : c’est une anthropologie vivante, un miroir grossissant de la société. Et peut-être que c’est pour ça qu’il fascine encore : parce que derrière les blagues, les soirées et les casinos virtuels, Habbocity parle de nous.
-
Artistic15-09-2025Top cet article